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Information Collective du 7 octobre 2025

Association les Bousbots Bar, Battant, Besançon
Ce texte reprend ce qui a été partagé lors de la réunion de ce soir, qui a rassemblé 11 personnes autour de l’aventure du Bousbots Bar.

C’est quoi l’information collective?

Chaque premier mardi du mois, de 19h à 21h, les Bousbots Bar ouvrent leurs portes pour un temps d’information collective. Ces rencontres se tiennent dans les locaux du bar, qui n’est alors pas en fonctionnement classique afin de réserver l’espace à l’échange.

L’information collective est un moment ouvert à toutes et tous, destiné à partager les faits, les nouvelles et les projets de l’association, du bar et des initiatives qui l’entourent. L’objectif est simple : que chacun·e reparte avec une vision claire de ce qui se passe et sache comment y prendre part.

Introduction du jour

Deux mois jour pour jour que le bar a ouvert ses portes. Le temps passe vite, et déjà les premiers ajustements, les découvertes et les limites se dessinent. Voilà où nous en sommes.

L’approvisionnement

Les approvisionnements se font soit par livraison des fournisseurs, soit par des courses réalisées par la salariée ou les bénévoles.

Le paramétrage en cours de l’outil informatique doit, à terme, permettre de visualiser la liste des achats à effectuer par fournisseur. Il offrira également la possibilité de comparer les prix d’achat et de vente, afin d’ajuster la carte au plus juste.

Un partenariat avec la Boutique Jeanne Antide

Une belle nouveauté : la collaboration avec la Boutique Jeanne Antide, voisine du bar.

Des bénévoles accueillis dans le cadre du service social rejoignent désormais certaines activités du bar. L’objectif est multiple :

  • prendre part à la vie collective du quartier,
  • découvrir les gestes simples du métier de serveur·se,
  • retrouver un rythme régulier,
  • valoriser ses compétences dans un cadre bienveillant.

Il a été décidé que le cadre de participation serait un peu différent pour les bénévoles « BJA » par rapport aux bénévoles « adhérent.e.s». Deux points en particulier : l’accès à la caisse et la préparation de boissons alcoolisées. Ces tâches ne sont pas confiées aux bénévoles « BJA », afin de protéger celles et ceux qui sont en démarche d’abstinence alcoolique et d’éviter toute mise en difficulté.

Les bénévoles BJA participent pleinement à la préparation des boissons sans alcool et au service en salle, contribuant ainsi à la convivialité du lieu et à la dynamique collective du bar.

Le travail avec le Lycée François Xavier a commencé

Une première visite a eu lieu pour amorcer le travail qui se déroulera cette année en lien avec le bar.

Stéphanie, trésorière de l’association et enseignante au lycée, est venue avec sa classe de terminale « Vente de produits alimentaires » dans le cadre de leur projet Ma petite épicerie. Ce dispositif pédagogique leur permet d’expérimenter la vente de produits alimentaires.

L’idée est qu’ils préparent une animation pour Noël — avec, par exemple, la vente de soupes, crêpes et mocktails — en menant tout le travail d’analyse du coût de revient et du prix de vente.

Comptabilité : des chiffres qui parlent

🧭 Elément de réponse à la question d’un participant – combien faut-il ramener pour que le bar tourne ?

Année 1 – phase d’amorçage (9 premiers mois)

L’année 1 correspond à la mise en route du bar, avec un financement d’amorçage et une montée en charge progressive.

Le budget en cours s’établit autour de 102 500 € de charges, réparties ainsi :

  • 24 000 € de salaires et charges sociales,
  • 43 000 € de frais de fonctionnement (achats, fluides, assurances, SACEM, etc.),
  • un loyer de 1 234 € par mois, qui comprend le paiement du fonds de commerce sur 5 ans.

L’intégralité du poste salarié est portée par le Fonds de Confiance accompagné par France Active à hauteur de 80 %, et par le Fonds d’action du Fond’Action Alusage pour les 20 % restants.

Ces financements soutiennent le chantier de recherche-action mené depuis le bar : observation, écriture, analyse des pratiques collectives et développement de coopérations locales.

Ils permettent à la salariée d’assurer la continuité entre l’activité économique du lieu et sa dimension sociale, expérimentale et réflexive.

👉 Dans ce cadre, le seuil d’équilibre du bar se situe autour de 5 000 à 6 000 € de recettes mensuelles.

Ce niveau de chiffre d’affaires permet de couvrir les charges courantes (achats, fluides, SACEM, loyer, abonnements) pendant que le poste salarié est pris en charge par les partenaires du projet.

Depuis l’ouverture du 7 août, les recettes progressent : 3 000 € en août5 000 € en septembre1 000 € en octobre à ce jour — une évolution cohérente avec la période estivale sans terrasse et la mise en place progressive de l’équipe bénévole.

🧭 Année 2 – ce qui est prévu

Le budget de l’année 2 prévoit un passage à l’autonomie économique du bar.

L’ensemble des dépenses — salaires, charges, achats, fluides, loyers, assurances, SACEM, licence IV, terrasse, petits investissements — représente environ 120 000 € à l’année, soit un objectif de 10 000 à 10 500 € de recettes mensuelles.

Le salaire de la salariée sera désormais assuré par l’activité du bar, autrement dit par les ventes réalisées.

Toute évolution du nombre d’heures ou du nombre de salarié·es sera discutée en gouvernance partagée, en fonction des résultats réels.

En d’autres termes, l’augmentation du temps salarié suivra le rythme de consolidation économique du bar.

L’année 2 marque ainsi une étape importante : le fonctionnement global repose sur la vitalité du lieu, la fréquentation et la qualité du travail collectif engagé autour du bar.

Ce scénario traduit une ambition réaliste, mais comme son nom l’indique, un budget prévisionnel reste une projection.

Sa réussite dépendra de la capacité à maintenir un rythme de fréquentation régulier, à ajuster la carte aux coûts réels et à poursuivre la dynamique collective qui fait la force du projet.

Deux mois d’exercice : prendre ses marques

Ces deux premiers mois ont permis à chacune et chacun — salariée comme bénévoles — de trouver son rythme et ses repères.

L’ouverture du week-end s’appuie aujourd’hui principalement sur l’engagement des bénévoles, dont la présence contribue à créer une ambiance conviviale et accueillante. Le groupe se constitue progressivement, et chacun apprend à ajuster sa participation selon ses disponibilités et ses envies.

Cette phase de mise en route, encore récente, offre une belle opportunité pour consolider l’équipe, clarifier les rôles et imaginer ensemble les conditions d’une ouverture plus stable et sereine à long terme.

Elle introduit naturellement le point suivant, en lien direct avec cette dynamique d’organisation collective.

Les bénévoles : plus nombreux, mais encore en mode restreint jusqu’à aujourd’hui

De nouvelles personnes ont rejoint l’équipe bénévole. Outre leur intervention dans le bar aux heures d’ouvertures, leur aide s’est révélée précieuse pour formaliser les procédures : ouverture, préparation des consommations, nettoyage, fermeture. Ce travail de l’ombre, moins visible que le service derrière le comptoir, donne pourtant sa solidité au fonctionnement quotidien.

Un planning d’inscription papier va être ouvert au bar pour s’inscrire en attendant que l’outils numérique permette à chacun de le faire en autonome. Chaque bénévole intervient en binôme avec un salarié ou un membre du bureau. L’adhésion reste nécessaire pour participer.

Mais une question reste ouverte : qui souhaite aller plus loin et prendre la responsabilité d’une ouverture ? Notamment celles du samedi et du dimanche évoquées plus haut. Ces personnes devront être clairement identifiées et suivront une formation spécifique. Car au-delà du quotidien et du collectif, il faut rappeler que la responsabilité légale repose, en dernier ressort, sur la fonction de présidence. L’enjeu est donc de trouver comment un fonctionnement à plusieurs puisse rester pleinement dans les clous de la loi : partager les tâches, oui, mais sans perdre de vue que la responsabilité juridique, elle, ne se divise pas.

La question de la formation devient alors centrale. Une ouverture ne se résume pas à lever le rideau : il faut anticiper les commandes, garantir que la vente respecte le cadre légal de la licence IV (actuellement assurée par la salariée ou un membre du bureau), suivre la caisse à la trace. La moindre erreur de saisie engendre deux heures de correction informatique… De quoi motiver à renforcer la rigueur en amont.

Et pourtant, ce cadre nécessaire ne doit pas brider les élans bénévoles. Il importe que chacun puisse exprimer ses peurs, ses craintes ou ses frustrations, mais aussi ses satisfactions, ses joies et sa sérénité. Ces ressentis doivent trouver place lors des vies associatives, pour être entendus et partagés avec l’ensemble des adhérents. C’est en rendant visible cette matière sensible et précieuse qu’elle cesse d’être un frein et qu’elle devient au contraire un levier pour développer le bénévolat, y compris dans les zones les plus délicates de gestion.

Ces étapes marquent une phase importante. Pour l’instant, les ouvertures du samedi et du dimanche se font toujours en présence d’un membre du bureau ou d’une salariée. Ce choix permet de consolider les repères, d’assurer la continuité du fonctionnement et de transmettre les bons réflexes avant d’envisager des ouvertures bénévoles en autonomie.

Ce temps de « doublage » joue un rôle clé : il permet aux bénévoles de gagner en aisance, de mieux comprendre l’ensemble du circuit de vente et d’échanger sur les responsabilités liées à une ouverture. Il offre aussi l’occasion d’identifier celles et ceux qui souhaitent aller plus loin dans leur engagement.

Ces retours du terrain nourriront la mise en place de formations spécifiques : notamment une formation à l’ouverture en autonomie.

Le voisinage : vigilance et dialogue

Depuis l’ouverture, un lien régulier s’est instauré avec les habitants de l’immeuble pour vérifier comment ils vivent la présence du bar. voisin plutôt content et retour positif, une solidarité sur l’accessibilité avec la platine

Plusieurs attentions concrètes rythment le quotidien en journée comme le soir :

  • lors des soirées, des bénévoles veillent à vérifier le volume sonore dans la cage d’escalier,
  • la musique fait l’objet d’un suivi attentif pour éviter une surcharge sonore,
  • les personnes derrière le bar rappellent aux clients l’importance de respecter le voisinage, notamment sur la terrasse.

Un retour particulier est venu d’une voisine, surprise de voir le bar ouvert après 21h et évoquant deux soirées difficiles en termes de bruit pour elle. L’une des soirées en question s’est terminée à 21h30 et l’autre 23h. La salariée est allée à sa rencontre pour en échanger et lui transmettre les modalités de contact avec l’association.

Par ailleurs, un mail de plainte a été adressé à Tranquillité publique. Nous n’en connaissons pas l’auteur.

Pour les soirées exceptionnelles (privatisations, ouvertures prolongées au delà de 21h les jeudis et vendredis et dans le clou des autorisations légales), une information claire est désormais affichée sur la vitrine du bar, afin que le voisinage soit prévenu à l’avance.

Enfin, un mot reçu d’une voisine d’en face qui illustre un autre versant du ressenti :

« J’aime énormément ce que mes fenêtres ouvertes m’offrent à l’instant… ces bruits de vie, ces rires sous mes carreaux qui émanent des Bousbots… Alors, ne sachant pas trop à qui dire un énorme Merci… je m’invite, m’impose ici vers toi pour… oui pour quoi d’abord ?… pour dire un SINCÈRE Merci !! 💓 »

Comité de pilotage avec France Active

Un comité de pilotage s’est tenu avec France Active pour faire le point sur la mise en place du projet et son déploiement concret.

L’échange a permis de revenir sur les actions engagées, leur mise en œuvre, ainsi que sur le suivi comptable et les heures dédiées à chaque poste.

Ce temps a aussi joué un rôle de pause réflexive dans le processus d’installation du bar, pour observer ce qui s’est construit et les ajustements à venir.

Un nouvel échange est prévu début décembre.

Les retours sont très positifs : le projet suscite un réel intérêt, tant pour sa viabilité économique que pour sa valeur en tant qu’outil d’expérimentation en économie sociale et solidaire.

France Active exprime une envie de suivre l’évolution du bar dans la durée et d’en mesurer les effets concrets.

À ce jour, nous restons dans les clous du prévisionnel et du suivi comptable.

Les actions se déploient dans le cadre même du service du bar : apprendre à tenir le bar, à accueillir, à créer du lien, à faire réseau dans un contexte de travail collectif.

Le quartier, très spécifique, se distingue par la présence de partenaires de terrain qui viennent directement au bar pour échanger, participer ou simplement s’impliquer dans la dynamique du lieu.

Prochaine vie associative

À l’usage, on s’est rendu compte que l’ordre du jour de la vie associative était trop ambitieux au regard de ce qu’il y a vraiment à traiter. Un sujet prioritaire s’impose :

  • Bénévolat et ouvertures du week-end.
    Lors de la prochaine vie associative, nous prendrons le temps de travailler collectivement la question du parcours bénévole : comment nommer et reconnaître les différentes étapes, de « j’ai vu de la lumière, je suis entrée » à « j’ose ouvrir en autonomie parce que je suis formé·e ». Ce travail pourra avancer en parallèle du chantier numérique — paramétrage de la caisse, du stock, puis du planning — car sans ces outils, pas d’ouverture en autonomie possible. En attendant, vive le papier : il nous permet de continuer les ouvertures en doublon, de transmettre les savoirs et de renforcer la confiance avant les futures autonomies.
    L’objectif est de mettre au travail, à partir des besoins repérés ensemble sur le terrain, une formation qui réponde à la fois aux exigences de la loi et à la réalité vécue par les bénévoles.

Et si, entre-temps, vous avez une idée à mettre en place dès que les conditions de pérennité seront réunies, envoyez lâ à idees@bousbotsbar.fr pour qu’elle ne tombe pas dans l’oubli.

Vie Associative du 9 septembre 25
Association les Bousbots Bar, Battant, Besançon