Le lundi 13 octobre dernier, j’ai participé à un temps de sensibilisation d’une durée de 2 heures, délivré par une juriste du CIDFF du Doubs, au sein des locaux du centre municipal Sancey à Besançon, pour que Les Bousbots Bar devienne un lieu adhérant/partenaire du dispositif Angela.
Où est Angela ?
Le dispositif Angela, mis en place en novembre 2022 à Besançon par la Mairie avec le concours du Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles, de la Déléguée aux droits des femmes et à l’égalité, de l’Union des Commerçants et du Réseau Ginko, a pour but de lutter contre le harcèlement et les violences sexistes et sexuelles.
Il s’appuie sur un réseau de lieux refuges : des commerces et structures partenaires où une personne en difficulté peut trouver de l’aide et se mettre à l’abri.
Ces lieux sont facilement identifiables grâce à un sticker sur leur vitrine et à une carte en ligne accessible via un QR code.
Si une personne entre et demande « Où est Angela ? », le personnel sensibilisé saura l’accueillir en toute discrétion, la mettre en sécurité, prévenir les bons relais (police, taxi, associations…) si elle le souhaite, ou encore lui permettre de sortir par une autre porte, tout en lui transmettant les premières informations nécessaires (coordonnées des associations, numéros d’urgence…) grâce à un flyer du dispositif.
Temps de sensibilisation
La séance débute par une présentation du CIDFF du Doubs, association qui informe et accompagne les femmes et les familles sur leurs droits, lutte contre les violences sexistes et promeut l’égalité. L’équipe du CIDFF du Doubs compte des juristes et des conseillères en insertion qui tiennent une trentaine de permanences sur le département.
Le projet Angela est ensuite expliqué et des statistiques éloquentes sont données qui révèlent que la quasi-totalité des femmes ont déjà subi du harcèlement dans la rue ou les transports, et que la majorité ont peur de sortir seules le soir.
L’intervenante replace le dispositif dans un cadre légal :
• L’outrage sexiste, puni d’une amende, vise les comportements à connotation sexuelle ou sexiste dégradants (sifflements, insultes, gestes…).
• Le harcèlement, moral ou sexuel, recouvre des actes répétés d’intimidation et de domination, y compris en ligne.
• Les agressions sexuelles, même sans pénétration, constituent des délits graves (le dépôt de plainte et les voies de signalement en ligne sont rappelés).
Une partie est consacrée à la distinction entre drague et harcèlement :
la séduction repose sur la réciprocité et le respect ; le harcèlement impose un rapport de pouvoir. On aborde alors la notion de consentement : un “non” reste un non, seul un “oui” explicite vaut accord.
Le module aborde ensuite comment réagir face au harcèlement de rue avec le programme STAND UP et ses “5 D” :
• Distraire pour faire diversion,
• Déléguer à une autre personne ou autorité,
• Documenter les faits,
• Diriger en s’interposant,
• Dialoguer avec la victime après coup.
Les bonnes attitudes pour soutenir une victime sont détaillées : écouter, croire, déculpabiliser, rassurer sur le cadre légal et orienter vers les structures d’aide (3919, associations, police), sans agir à sa place.
J’ai trouvé ce temps de sensibilisation vraiment utile et pertinent. Il m’a permis de revoir certaines notions essentielles autour du harcèlement de rue et des violences sexistes, tout en approfondissant des aspects que je connaissais peu.
Comprendre le cadre légal, les définitions précises, ainsi que les démarches possibles pour accompagner une victime, donne une autre dimension à notre rôle dans un lieu accueillant du public. Cela ouvre la réflexion sur la nature d’un lieu comme Les Bousbots, où les gens viennent se détendre, mais qui peut également devenir un appui pour quelqu’un en difficulté.
C’est un rappel de l’importance d’une posture accueillante, bienveillante et sécurisante pour toute personne qui passe la porte du bar.
Laure Fuhrmann, salariée de l'association "les Bousbots Bar"